13 mai 2010

Lebron est blessé


Il est le meilleur joueur de la planète, mais son équipe, menée 3 victoires à 2, est en train de craquer face aux Celtics. Ce jeudi, le match à Boston est crucial. France-Soir était sur place pour le match 4. Le jour où LeBron James, d’habitude si calme, a pété un plomb.
Il a sa mine des mauvais jours. Habituellement souriant et d’humeur festive, James, l’icône mondiale, sacré deux fois déjà meilleur joueur de la NBA en 2009 et en 2010, de plus en plus souvent comparé à Michael Jordan, est en colère. Dimanche dernier à Boston, assis dans le vestiaire des Cleveland Cavaliers, les pieds plongés dans la glace, le coude droit et les genoux emmitouflés de poches de froid, il ne cache pas sa frustration : Fuck ! (« Putain ! ») crie-t-il à tout-va. Le masque est-il tombé ? En grande discussion avec son manager personnel, Randy Mims, et plusieurs coéquipiers, il répète ce mot encore et encore. Comme si jurer pouvait l’aider à conjurer la frustration. Cleveland vient de perdre le match 4 (97-87) du second tour des phases finales (se jouant au meilleur des 7 matches) et l’humeur est chagrine.
Grand favori pour remporter le titre de champion NBA cette saison, après avoir terminé avec le meilleur bilan de la saison régulière (61 v-21 d), Cleveland n’a pas su contrer le jeu en pénétration du farfadet Rajon Radon. Le meneur des Celtics a terminé avec une production de 29 points, 18 rebonds et 13 passes. En face, LeBron James et ses Cavaliers ont livré un match indigne de leur statut, accumulant un florilège d’actions stupides en tout genre. Le long de la ligne de touche Mike Brown, l’entraîneur de Cleveland, sentait la colère monter en lui en regardant son équipe d’ordinaire si maître de son sujet se désagréger sous ses yeux. A l’issue du match, a-t-il exprimé de façon précise son courroux à ses troupes ? En tout cas, au moment de quitter son équipe pour se rendre en conférence de presse et que les portes du vestiaire s’ouvrent, LeBron James, le visage animé, a du mal à contenir le volume de sa voix ! « C’est à chaque fois la même chose, à chaque fois, nous avons pourtant l’avantage du terrain, ce n’est pas pour rien ! »

Il critique son entraîneur

Contre qui est dirigée sa colère ? Un joueur en particulier ? Cela n’aurait pas de sens car à l’exception d’Antawn Jamison et de Shaquille O’Neal, les Cavaliers, LeBron James inclus (22 points mais 7 balles perdues) avaient tous été incompétents lors de ce match 4. Peste-t-il alors contre son entraîneur, Mike Brown ? Au début du quatrième quart-temps, les deux hommes ont été vus en train d’argumenter avec véhémence le long de la ligne de touche. Renseignements pris, LeBron aurait demandé en vain à son entraîneur de le laisser défendre lui-même sur Rajon Rondo, le meilleur joueur en face. Une heure plus tard, dans le vestiaire, il prend alors à témoin ses coéquipiers, Mo Williams et Anthony Parker, tout en essayant d’être discret et de parler dans sa barbe. Mais la frustration dégagée par l’actuel MVP de la ligue est telle qu’il est difficile pour les quelques journalistes présents de ne pas la remarquer.
La plupart des médias présents ce jour-là étaient alors en conférence de presse et n’ont pas vu ce coup de sang du roi de la NBA. D’autres n’en ont pas perdu pas une miette. Tad Carper, le responsable de la communication des Cavaliers, a alors ordonné à deux scribes de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel d’arrêter de regarder la scène et de ne plus prendre de notes. Dans son coin, LeBron ne s’est pas calmé pas pour autant. « On était encore dans le coup, on était là, la tactique marchait, pourquoi abandonner cette tactique alors ? » a-t-il répété les yeux écarquillés. Le conciliabule attirant trop l’attention, Amanda Petrak, l’attachée de presse des Cavaliers a suggéré à James, en vain, d’être plus discret. Il semblait clair en analysant la teneur des propos de James dans les vestiaires, puis en conférence de presse qu’il remettait en doute certains choix tactiques de son entraîneur. Du jamais-vu !

Quel est le problème ?

Le torchon brûle-t-il entre les deux hommes ? Alors qu’on attendait une réaction de LeBron James avant-hier mardi à Cleveland lors du match 5, la star des Cavaliers a livré l’un des plus mauvais matches de play-offs de sa carrière, loupant 11 tirs sur 14 tentés. Les Celtics se sont imposés 120-88 et mènent désormais 3 manches à 2, avec une vraie belle occasion d’envoyer les Cavaliers en vacances dès ce soir. L’attitude passive de James a marqué les esprits. Comment un joueur capable de dominer autant quelques jours plus tôt, pouvait-il sombrer à ce point ? Jamais Michael Jordan en comparaison n’a jamais affiché une telle indigence. Sans vouloir dénigrer l’efficacité de la défense de Boston, il y a forcément une autre raison à ce passage à vide.
Le coude droit de James, objet d’inquiétude depuis le début des play-offs, le fait-il souffrir ? Mystère. Il a été aperçu plusieurs fois en train de grimacer pendant la partie. « Je n’aime pas me cacher derrière des excuses, a expliqué James en conférence de presse. J’essaye de tout faire pour être le meilleur joueur au monde sur le terrain et quand je ne le suis pas, cela m’énerve. » Le match de ce soir peut marquer un tournant dans sa carrière. Un nouvel échec, et son incapacité à faire gagner son équipe en play-offs deviendra pathologique. S’il se reprend, il en sortira plus fort. Son coach a prévenu.

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