18 mai 2010

Le retour de la course à pied


La cuisse musclée, le mollet ferme, Chantal Guindon grimpe au pas de course la côte de la rue Atwater, dans l’ouest de Montréal. Elle a le souffle haletant, mais elle tient la cadence. Hiver comme été, cette coureuse de 44 ans parcourt chaque semaine une vingtaine de kilomètres.
Il y a trois ans, Chantal n’était pas très sportive. À la suite de sa séparation, elle a perdu plus de 20 kilos, puis a décidé de chausser ses souliers de course. Depuis, cette coordonnatrice au doublage d’une chaîne télé jogge à l’heure du lunch dans les rues tranquilles de Westmount, près de son travail. De plus en plus de Québécois pratiquent comme elle la course à pied. L’an dernier, 15 000 d’entre eux ont pris part à l’une des épreuves du Marathon Oasis de Montréal, soit 5 400 de plus qu’en 2008. Et on en attend encore davantage en septembre prochain.
Les femmes représentent près de la moitié des participants du 10 km et du demi-marathon. « Les compétitions de course sont de véritables happenings où elles ne craignent pas d’être jugées en fonction de leur performance », dit le chercheur Guy Thibault, du ministère québécois de l’Éducation, du Loisir et du Sport et auteur du livre Entraînement cardio – Sports d’endurance et performance (Vélo Québec Éditions).
Pratiquement tout le monde peut s’adonner au jogging. Il suffit d’enfiler une bonne paire de chaussures de course et de s’élancer... En plus d’être pratique, la course est « payante ». « On dépense plus d’énergie à courir durant 30 minutes qu’à faire du vélo pendant la même période », dit Richard Chouinard, entraîneur et kinésiologue à l’Université Laval. Le coureur doit supporter son poids corporel, contrairement au cycliste, porté par son vélo.
Ce sport reste exigeant. Edith Lemire peut en témoigner. À l’automne 2007, la comptable agréée de 37 ans s’est lancé le défi de participer à un minitriathlon (280 m à la nage, 15 km à vélo et 3,75 km à la course) et de perdre ses 27 kilos en trop. Après quelques vaines tentatives et une blessure à un pied, elle a fait appel, l’an dernier, à une entraîneuse personnelle. Sa première séance ? Quatre minutes de course, 1 minute de marche, et ainsi de suite pendant 20 minutes. « Mon cœur pompait et j’avais très mal aux jambes », dit-elle. Ce n’est plus le cas maintenant.
Edith Lemire court désormais près d’une heure d’affilée. Depuis août 2009, la Montréalaise a perdu 16 kilos en combinant entraînement et régime alimentaire. Fin mai, elle participera à la Fin de semaine des courses d’Ottawa. « Courir est devenu vraiment plaisant. » Tellement qu’elle traîne toujours ses chaussures de course dans ses valises.

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